~  LE MATERIEL

DU CHEMIN DE FER DE LA BAIE DE SOMME ~

La collection de matériel roulant à voie métrique du CFBS est l’une des plus importantes de France.
La voie à écartement de 1 mètre (ou voie métrique) a été la plus largement utilisée entre 1880 et 1914 pour la construction du réseau français de lignes secondaires, car plus économique et plus rapide à mettre en œuvre que la voie à l’écartement dit « normal » (1m44 – l’écartement des lignes SNCF).
La collection du CFBS est également la seule de cette ampleur à pouvoir circuler sur un véritable réseau de deux lignes, d’une longueur totale de 27 km.
Ce patrimoine technique exceptionnel (la plupart des locomotives et de nombreux véhicules remorqués du CFBS sont classés « Monument Historique »), évoluant dans un cadre naturel préservé, explique l’intérêt que suscite le CFBS auprès des professionnels du cinéma et de la télévision, assurés de pouvoir recréer des scènes d’époque à l’authenticité totale. Pour la même raison, le CFBS attire de nombreux photographes venus de toute l’Europe, désireux de saisir une ambiance ferroviaire rare, dans un environnement naturel remarquable et sous des lumières qui ne le sont pas moins.

 

Les locomotives à vapeur

Le CFBS dispose d’une collection tout à fait unique de locomotives à vapeur à voie métrique, qui en fait l’une des plus vastes et des plus représentatives en France.
En effet, ce ne sont pas moins de 9 locomotives à vapeur qui sont regroupées au dépôt de Saint Valery sur Somme, dont 6 sont actuellement en état de marche.
De plus, toutes ces machines sont de types différents, de la locomotive de chantier à 2 essieux, d’un poids de 15 tonnes, à la locomotive de réseau d’intérêt général à 5 essieux, de 34 tonnes.
La plupart sont cependant du type le plus fréquemment rencontré jadis sur les chemins de fer secondaires français, c'est-à-dire à 3 essieux moteurs. Leur poids s’échelonne de 18 à 25 tonnes selon les locomotives.
Elles proviennent d’une large variété de réseaux secondaires, qui tous ont fermé entre 1945 et 1967, victimes de l’essor du transport routier : Réseau Breton (intérêt général), réseaux départementaux d’intérêt local de l’Aisne, de la Corrèze, de l’Oise, du Morbihan et de Seine & Marne. S’y ajoutent trois locomotives construites pour des chantiers ou pour l’industrie, dont l’une présente la particularité rare d’avoir traversé deux fois l’Atlantique !
Cette variété s’étend aux constructeurs des machines. La plupart des grands fabricants français de la période 1885-1930 sont représentés dans le parc du CFBS : Buffaud-Robatel, Cail, Corpet-Louvet, Fives-Lille, Pinguely, Piguet, auxquels s’ajoute un constructeur belge, Haine-St Pierre.
Aucun autre chemin de fer touristique en France n’aligne une aussi grande variété de locomotives à vapeur en état de marche et en service régulier.

 

Les locotracteurs diesel et les autorails

A partir des années 1920/25, confrontés à la concurrence routière, les chemins de fer secondaires français mettent en service des engins à moteur thermique, plus économiques et plus souples à exploiter.
Le CFBS possède dans sa collection plusieurs pièces représentatives de cette époque, et notamment les 3 locotracteurs diesel ayant éliminé la traction vapeur sur le réseau des Bains de Mer en 1954. L’un d’eux est en état de marche, le second est en travaux et le dernier est à restaurer. Le premier a figuré dans le téléfilm de 2011, « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? », basé sur la vie de Michel Drucker.
La collection comprend également 3 autorails qui ont tous circulé sur le réseau entre 1954 et la fermeture au service commercial en 1971. Ces trois engins sont à restaurer.
A côté de ces matériels « historiques », le CFBS dispose également d’engins diesels plus récents, utilisés notamment pour les travaux, les manœuvres et le transport des voyageurs, ainsi que d’un engin à voie normale.
Enfin, deux autorails à voie métrique d’origine SNCF, construits en 1950 et modernisés en 1980, ont été confiés au CFBS. L’un d’eux, remis aux couleurs des années 1950/60 (rouge et crème) est utilisé en service régulier, le second sera restauré.

 

Le matériel remorqué

Le CFBS se distingue également parmi les chemins de fer touristiques par l’importance de son parc de matériel remorqué : pas moins de 31 voitures voyageurs, 9 fourgons et plus de 40 wagons de marchandises.
 

Les voitures voyageurs

Deux catégories sont à distinguer : les voitures « historiques » et le matériel d’origine suisse.
► Le CFBS a pu préserver 10 des voitures à bogies « Somme » construites en 1921 en Belgique pour remplacer des matériels détruits pendant la guerre. Ces voitures mixtes (1ère/3ème classe ou 2ème/3ème classe), à caisse en bois verni et à plateformes extrêmes, sont parfaitement représentatives des réseaux secondaires français à voie métrique au début du 20ème siècle. Leur authenticité les conduit à figurer régulièrement dans des films, le plus récent étant « Le Journal d’une Femme de Chambre », de Benoît Jacquot, sorti en 2015.
► Un fourgon à 2 essieux datant de l’origine du réseau a également été sauvegardé, ainsi qu’un second datant de la période de reconstruction.
► Le CFBS a récupéré en 1999 deux voitures à bogies provenant de l’ancienne ligne à voie métrique d’Orange à Buis-les-Baronnies (Drôme), dont l’une est en service et l’autre en cours de restauration. L’association s’est également vu confier en 1988 une voiture mixte-fourgon à bogies de l’ancien Réseau Breton, propriété de l’AMTUIR (Association du Musée des Transports Urbains, Interurbains et Ruraux).
► Une petite voiture à 2 essieux, datant de 1894, est la plus ancienne du parc voyageurs.
► Enfin, une mention spéciale pour la superbe voiture-salon à bogies de 1889, unique en France, et qui fait la fierté du CFBS.
► Pour faire face à son développement, le CFBS a également acheté dès 1978 des voitures voyageurs en Suisse, pays dont les nombreux réseaux à voie métrique renouvellent régulièrement leur matériel, mettant en vente les véhicules plus anciens. En raison de la croissance continue du nombre de voyageurs, une seconde vague de matériels suisses (6 voitures et 2 fourgons) est arrivée au CFBS en 2004.
► Plus récemment, des voitures-restaurant ont été achetées, également en Suisse, afin de constituer une rame chauffée pouvant circuler en toute saison.

Le parc marchandises

Avec une petite vingtaine de wagons de marchandises en état de marche, le CFBS est en mesure de composer des rames typiques des chemins de fer secondaires français de la période 1880-1960, répondant ainsi à l’objectif de préservation patrimoniale qui est la raison d’être de l’association. Ces wagons, de type couvert, tombereau ou plat, circulent notamment lors des Journées Européennes du Patrimoine, au moment des Fêtes de la Vapeur, et à la demande pour les besoins du cinéma ou de la télévision ou encore lors de trains spéciaux affrétés par des amateurs.