Gare du Crotoy

La gare du Crotoy a été la première ouverte sur le « Réseau des Bains de Mer », le 1er juillet 1887.

Elle est identique à celle de Cayeux et typique des gares de chemins de fer secondaires construites en France entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle : un corps central à un étage (où était logé le chef de gare), dont les pignons font face aux voies et à la cour, flanqué d’une aile, et une halle à marchandises accolée au bâtiment destiné aux voyageurs. Un petit bâtiment annexe abrite les toilettes.
On est bien ici dans une conception « économique », puisque sur les grands réseaux et à la SNCF, les installations « voyageurs » et « marchandises » étaient normalement séparées.

 

Trafic de marchandises

La gare du Crotoy voyait passer différents types de marchandises, mais en termes de tonnage, les catégories les plus importantes étaient les betteraves (au départ) et les pulpes (résidus) de betteraves (à l’arrivée). Les pulpes étaient utilisées comme complément alimentaire pour le bétail.
A titre d’exemple, plus de 750 wagons de 10 tonnes ont été déchargés au Crotoy pendant la saison betteravière de 1928/29 (octobre à janvier).

Le Crotoy voyait également passer un trafic de coquillages, pour lequel un wagon spécial fut même construit avant 1955, ainsi que to
utes les marchandises courantes à l’époque : charbon, bois, engrais, produits et machines agricoles, matériaux de construction, bétail, colis, etc.
 

Aménagement actuel

Extérieurement, la gare du Crotoy est restée strictement dans son état d’origine, de sorte qu’elle est fréquemment utilisée pour le tournage de films ou de téléfilms se déroulant dans la période 1890-1960. A l’intérieur, le rez-de-chaussée a été partiellement modifié pour améliorer l’accueil du public, mais l’ancien bureau du chef de gare a été remis dans son état originel.

La halle à marchandises abrite un petit espace d’exposition regroupant divers objets ferroviaires (plaques, signaux, outils…).

 

Plan de Voies

Le plan des voies de la gare est également resté identique à ce qu’il était en 1887, soit :
- une voie centrale (sur laquelle arrivent et partent les trains réguliers),
- une voie desservant la halle à marchandises, qui était équipée d’une bascule pour peser les wagons. Cette voie peut accueillir des trains supplémentaires,
- une voie dite « de débord », qui traverse toute la cour de la gare, et rejoint les autres voies à son extrémité opposée. Ici encore, une disposition typique des chemins de fer secondaires,
- une voie d’évitement, la plus éloignée du bâtiment, permettant aux locomotives d’évoluer et de se mettre en tête des trains,
- une voie desservant la remise à locomotives. Elle comporte trois fosses, l’une à l’intérieur de la remise pour l’inspection du dessous des locomotives, et deux à l’extérieur (fosse de lavage des machines et fosse à cendres).
Seule la plaque tournante a été déplacée : à l’origine, elle se trouvait devant la remise à locomotives, aujourd’hui, elle est implantée au bout de la voie en tiroir, à l’extrémité Sud-Ouest de la gare.
 

Gare de Saint Valery-Ville

Cette gare est la plus récente du Réseau des Bains de Mer, ayant été modifiée et agrandie en 1937. Elle a remplacé ce qui n’était auparavant qu’une simple halte, la gare principale de Saint Valery étant restée jusqu’à cette date celle de Saint Valery Canal.

Saint Valery Ville se démarque également par son style architectural, totalement différent des autres gares du réseau. Parfois qualifié de style « Deauville », il est typique des années 1930 et évoque plutôt une élégante villa balnéaire qu’un établissement ferroviaire.

La décision par le département de la Somme d’investir dans un bâtiment aussi élaboré sur un réseau secondaire est exceptionnelle pour l’époque. Elle témoigne d’une foi dans l’avenir du Réseau des Bains de Mer qui paraît, avec le recul de près d’un siècle, quasi prémonitoire…

L’édifice comporte un corps principal à un étage, avec toiture à 4 pans, flanqué d’une aile qui abrite une vaste et claire salle des billets, dont la toiture est à 3 pans. Une petite annexe, munie d’une toiture en zinc, servait jadis de consigne à colis et à bagages. Ce local est aujourd’hui affecté aux installations de traitement de l’eau pour les locomotives à vapeur, et aux toilettes.

Saint Valery Ville, à la différence des autres gares du réseau, ne comporte pas de bâtiment pour les marchandises, ni de quai surélevé pour le déchargement des wagons. D’après les photos d’époque, il semble que la gare n’ait assuré qu’un trafic de colis. Les marchandises pondéreuses ou encombrantes étaient traitées à Saint Valery Canal.

Le corps principal du bâtiment abrite les bureaux commerciaux et administratifs du CFBS.

 

Plan de Voies

Le plan de voies n’a pas été modifié depuis 1937 et comporte :
- une voie centrale utilisée par les trains à destination et en provenance de Cayeux, ainsi que les trains « repas à bord » ; une grue hydraulique y a été installée par le CFBS en 2015,
- une voie d’évitement qui longe le bâtiment, où stationnaient jadis les wagons chargés de colis. Le CFBS y a installé une plaque tournante pour les locomotives à vapeur,
- une seconde voie d’évitement, à l’opposé du bâtiment, qui permet les évolutions des engins moteurs ou la réception de trains supplémentaires.

 

Gare de Cayeux

La gare de Cayeux a été ouverte le 6 septembre 1887.
Elle est identique à celle du Crotoy et typique des gares de chemins de fer secondaires construites en France à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle : un corps central à un étage (où était logé le chef de gare), dont les pignons font face aux voies et à la cour, flanqué d’une aile, et une halle à marchandises accolée au bâtiment destiné aux voyageurs. Un petit bâitment annexe abrite les toilettes.
On est bien ici dans une conception « économique », puisque sur les grands réseaux et à la SNCF, les installations « voyageurs » et « marchandises » étaient normalement séparées.

Avant 1914, un second bandeau « Brighton-Plage » est ajouté sur la façade de la gare côté voies, sous le bandeau « Cayeux sur Mer ». La station balnéaire de Brighton-Plage avait été créée par des investisseurs au nord de Cayeux, mais son développement fut stoppé net par la Grande Guerre, de même qu’un projet de reconstruction de la gare. En 1917, une tempête emporta le sable de la plage, donnant le coup de grâce à Brighton. Les hôtels y furent transformés après-guerre en colonies de vacances ou en centres de cure.

Un second projet de reconstruction de la gare en style « Normand » a vu le jour dans les années 1930, mais ici encore, ne fut pas réalisé en raison de la 2ème guerre mondiale.

 

Trafic de marchandises

L’activité « marchandises » de la gare de Cayeux était très importante. Les deux principaux courants de trafic étaient constitués par les galets et par les betteraves.

Les galets provenaient du cordon littoral situé entre la pointe du Hourdel au nord et Ault-Onival au sud. Ils étaient acheminés en gare de Cayeux au moyen de voies portatives de type « Decauville », à écartement de 50 ou 60 cm, posées le long des routes et dans les rues du bourg. Au début du 20ème siècle, il existait plus de 100 lignes de ce type. Des vestiges d’une estacade en béton, d’où les galets étaient déchargés depuis les wagonnets Decauville dans les wagons du réseau des Bains de Mer, sont toujours visibles en gare de Cayeux (à gauche du bâtiment vu depuis les voies).
Certains des réseaux Decauville se prolongeaient jusqu’à l’usine de concassage des galets située en face de la gare.

Les betteraves cultivées autour de Cayeux étaient acheminées vers une râperie située à Lanchères, entre Cayeux et Saint-Valery.  Dans cette usine, les betteraves étaient hachées et mélangées à de l’eau avant d’être expédiées vers une sucrerie via un pipe-line souterrain. Les pulpes (résidus de betteraves), utilisées pour nourrir le bétail, étaient déchargées en gare de Cayeux par les éleveurs.

Cayeux voyait également passer toutes les marchandises courantes à l’époque : charbon, bois, engrais, produits et machines agricoles, matériaux de construction, bétail, colis, etc.

 

Aménagement actuel

Extérieurement, la gare de Cayeux est restée strictement dans son état d’origine. A l’intérieur, le rez-de-chaussée a été partiellement modifié pour améliorer l’accueil du public.
La halle à marchandises a longtemps abrité le siège d’une radio locale, mais est désormais vacante.

 

Plan de Voies

Le plan de voies n’a pas changé depuis la reprise par le CFBS. Il est presque identique à celui du Crotoy et comporte :
- une voie centrale (sur laquelle arrivent et partent les trains réguliers),
- une voie desservant la halle à marchandises. Cette voie peut accueillir des trains supplémentaires,
- une voie dite « de débord », qui traverse toute la cour de la gare, et rejoint les autres voies à son extrémité opposée. Ici encore, une disposition typique des chemins de fer secondaires,
- une voie d’évitement, la plus éloignée du bâtiment, permettant aux locomotives d’évoluer et de se mettre en tête des trains,
- une voie en impasse qui desservait une remise à locomotives, démolie depuis en raison de son mauvais état. Elle comporte une fosse qui permet de vider les cendriers des locomotives à vapeur.
- une voie de garage équipée d’une bascule pour peser les wagons (voie qui n’existe pas au Crotoy).

A l’époque du service commercial, il existait d’autres voies qui desservaient l’usine de concassage des galets située en face de la gare. On y chargeait la poudre de galets qui était expédiée dans toute la France et exportée vers l’étranger. Un embranchement aujourd’hui disparu servait au chargement de la chicorée destinée à la cossetterie de Saint-Valery-sur-Somme.

Une plaque tournante est implantée au bout du faisceau des voies, à l’extrémité Ouest de la gare.